http://mot.passant.cowblog.fr/images/dawnIIbySuzyTheButcher.jpg


Ne fais rien, tu remues trop; même quand tu marches on dirait que tu danses. Dors. Souviens-toi du sommeil quand tu n'existais plus. Toutes les nuits du monde coulent de ton dos - courbé, voûte insondable au ciel d'Egypte - qui se détourne obscurément de moi, mince fresque de chair tiède d'amour, tu ne sentiras rien - bel écrin des Rois... Ces beaux soupirs de peau apaisée soudain fatiguée de mon désir - c'était trop furieux; et moi, je suis ridée comme l'univers, toute gonflée de lumières, j'ai toutes les soifs des êtres d'Enfer!  Rêve. Autour de ton coeur d'autres corps ambrés et radieux - tronçons musqués! - qui balancent leurs bassins d'airain pour fasciner, pour danser, hanches dorées ... Et leurs yeux interminables aux nuances enflammées- tu ne pouvais plus rien, néant mince aux beaux yeux bruns ! Tordu, tué, cassé d'amour... C'est toujours moi qui danse, beau serpent gras et nu, devant ton âme mordue - je t'aime à genoux, petite horloge solitaire - détraquée de baisers !

  Demain,

j'aurai toutes les nuits du monde au fond des yeux,



  Demain,

vois-tu, tu vas sûrement me dire adieu.



Elsa