Mot.PasSant

" Parlez d'amour, car tout le reste est crime " Louis Aragon

Jeudi 5 mai 2011 à 18:16

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PLAIN-CHANT

Je n'aime pas dormir quand ta figure habite,
La nuit, contre mon cou ;
Car je pense à la mort laquelle vient trop vite,
Nous endormir beaucoup.

Je mourrai, tu vivras et c'est ce qui m'éveille!
Est-il une autre peur?
Un jour ne plus entendre auprès de mon oreille
Ton haleine et ton coeur.

Quoi, ce timide oiseau replié par le songe
Déserterait son nid !
Son nid d'où notre corps à deux têtes s'allonge
Par quatre pieds fini.

Puisse durer toujours une si grande joie
Qui cesse le matin,
Et dont l'ange chargé de construire ma voie
Allège mon destin.

Léger, je suis léger sous cette tête lourde
Qui semble de mon bloc,
Et reste en mon abri, muette, aveugle, sourde,
Malgré le chant du coq.

Cette tête coupée, allée en d'autres mondes,
Où règne une autre loi,
Plongeant dans le sommeil des racines profondes,
Loin de moi, près de moi.

Ah ! je voudrais, gardant ton profil sur ma gorge,
Par ta bouche qui dort
Entendre de tes seins la délicate forge
Souffler jusqu'à ma mort.

Jean Cocteau


Mardi 3 mai 2011 à 14:29



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"Les tourterelles se fuyaient:
Plus d'amour, partant plus de joie".

Jean de la Fontaine

 

Chaque geste est une souffrance, et chaque geste fait souffrir. Et tout fait gémir ! Mais si les sourires ne rachètent pas ta peine, que reste-t-il ? J'étais tout amour pour ton âme bridée, aux cernes bistres, cet oeil surtout, comme élargi, agrandi, béant d'un sens inclus qu'il ne partage pas ! Peut-être le souvenir d'un monde ancien, sans passage, qui fulgure bien haut ! Et moi.. cou tendu, nuque déployée vers ce ciel qui se refuse ! En bas des larmes. Mon beau guerrier; laisse les sillons d'argent s'étoiler et courir à ton coeur eneigé, silencieux ! Tout ce qui hurle en toi doit périr par la main allongée en éclats, saisie ! décomposée ! vers ton large coeur insensible encore, à mes sanglots
Assez du grand désert
Assez des fêlures
Assez des vagues griffures qui me déchirent
Et la fatigue des temps heureux  ? Je ne la comprends pas; "l'amour se crée" et ne se communique pas, tout est fragile et j'étais puissante; mais tes fractures d'ange sont inguérissables, on ne soigne pas un nuage. Tu avais raison, c'est comme le sang; un don de l'âme ! Mais attention
Il est si facile de m'éteindre ...

Nous sommes deux plaies mon amour qui jamais ne se rencontrent

Et je danse, je danse, je danse !

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