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" Parlez d'amour, car tout le reste est crime " Louis Aragon

Samedi 30 janvier 2010 à 17:33

 
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(Une lettre de femme trompée)


« Le sang, le sperme, les larmes : ces humeurs bouleversantes ».

-Jean Genet

 

Je me jette. Ce sera peut-être la dernière fois…  Les visions me percent et me font hurler. J’ai tout imaginé. Et j’ai rompu le fil d’or. ELLE ET TOI. J’ai vu ses yeux gros de désir et ses mains offertes, superbe putain. Elle rêvait de toi elle aussi, elle a rêvé le rêve en priant les bras de la nuit de lui arracher des entrailles un aveu, le bel aveu. Ainsi, c’est elle, c’est elle qui a brisé mon corps; c'est elle qui danse à présent sur mon Amour saccagé ! Tu as cru qu’elle aimerait toujours tes paroles gauches, ton regard obscur et tes humeurs ombrageuses… ? Qu’elle adorerait tes sourires trop rares, tes beaux cheveux noirs, ton désespoir ? Cette fille creuse et molle ? Ah, mon amour! C’est un vampire, tu sais ; elle te sucera la lumière à la gorge, le siège de ta force. Elle t’épuise...  J’entends sa voix qui laisse traîner au bord d’un lit dévasté de pauvres mots d’amour éraillés ; lascive et souillée… Le chant vulgaire de la maîtresse satisfaite. Tu la regarderas partir en trottant, affamé encore de ses lèvres amères… La putain aux yeux ensanglantés! Quand le charme va tomber aux pieds ton quotidien morne, que diras-tu ? Repu d'elle tu iras à une autre…. Tu la laisseras dévastée, fracassée au bord d’un trottoir désert, éventrée sous ses propres débris, trainant son pas pour compléter ton cortège d’Assassinées… Elle sera vraiment amoureuse, alors : Elle voudra ton sang ! Elle tuera les enfants que vous n’aurez jamais eu ! Ariane de pacotille. La pute délaissée… Comme je l’ai été. C’est l’amour. Et je rirais fort, la voyant s’épuiser, te maudire et t’aimer… à en éclater le ciel noir ! Elle n’a pas ma haine. Je te poursuis, blanche et mutilée,- sauvage et pure !- dans vos instants d’éternité ; drapée du SILENCE qui m’a fait crever. Je mettrai ma main muette sur ma plaie mal fermée… Tu pleureras et je danserai ; fuyant avec le rire enragé des âmes obscures. Ah ! Je vais trop vite, pourtant : tu l’aimes encore.

Soyez heureux, entre les ombres bleues.

 
Par imparfaiite le Samedi 30 janvier 2010 à 19:04
Un texte tout en force, en violence d'existrance. La citation est très très belle, au dessus.
Par SweetLove le Samedi 30 janvier 2010 à 19:41
God, c'est magnifique. La puissance de la haine et de la moquerie à la fin, c'est captivant. J'ai eu du mal a arracher mes yeux de tes mots.
Par imparfaiite le Dimanche 31 janvier 2010 à 18:23
Je réponds à ton commentaire. (merci au passage de les avoir posté, les poèmes sont sublimes).
Je ne crois pas non plus au déterminisme social, trop facile comme tu dis et affligeant pour notre misère de liberté. Cependant, je crois tout de même en une certaine puissance du social.

Enfin, je précise mais tu l'avais surement compris :p
 

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